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Interview avec Vincent Pfeiffer, directeur de la SPA de Besançon

Les propos que vous allez lire n'engagent que M. Pfeiffer. Poser des questions à propos de cette SPA ne dit en rien ce que j'en pense. Mon avis sera évoqué plus tard sur le blog. Je remercie Vincent pour le temps passé à me répondre !

Photo : Laura Mérien

Comment est née l'idée de faire cohabiter les chiens ensemble plutôt que de les séparer dans des box comme n'importe quel refuge ? A votre connaissance, existe-t-il d'autres refuges en France ayant un système similaire ?

Cette idée est tout simplement née de la volonté de pouvoir respecter le plus POSSIBLE, durant leur séjour en refuge, les besoins comportementaux et biologiques de l'espèce canine.

Ce qui est particulièrement important pour des refuges ne pratiquant pas l'euthanasie pour faire de la place, donc des structures où les animaux peuvent rester des années (jusqu'à ce qu'ils soient adoptés).

Le but est que l'environnement "n’abîme" pas l'animal. Et au contraire, leur permette de se re-socialiser et renouer des liens de confiance avec l'homme.

J'ai été bénévole dans des refuges où les chiens étaient en box. J'y ai observé de nombreuses pathologies dues à l'environnement et tout à fait typiques de la vie en box et en confinement:

-Comportementales: Stéréotypies déambulatoires, plaies de léchage allant jusqu'à l'amputation, vocalisations anormales, hyper protection de la nourriture, désocialisation, désapprentissage de la propreté, etc.

-Impact sur la santé: Toux du chenil, parvorvirose, plaies de contact au béton, lésions dentaires, obésité, etc.

Lorsque j'ai commencé en tant que directeur à la SPA de Besançon en 2007. Le fonctionnement n'était pas celui qui a été mis en place depuis. Je ne me voyais pas être responsable et travailler dans un lieu où les chiens étaient enfermés en box toute la journée. Par respect pour eux et pour moi-même, j'ai décidé que toute la place disponible (1,3 hectares) serait entièrement dédiée aux animaux et qu'ils seraient en parcs, à l'extérieur, en groupe, avant la fin du mois !

On m'a pris pour un fou (déjà devant l'ampleur du travail d'aménagement et de clôture), mais aussi car personne ne savait comment mettre ensemble des chiens, les assortir, et surtout en assurer la sécurité.

Je ne sais pas si on peut dire qu'on m'a laissé carte blanche ou si on m'a laissé me débrouiller! Mais en tout cas, en temps et en heure c'était opérationnel!

Il ne faut pas se leurrer, un refuge est avant tout un système carcéral. Les clôtures, les sas et les portes sont la base des installations.

Mais selon l'organisation qu'on met en place, le système refuge sera vécu d'une manière complètement différente, d'abord par ses pensionnaires, mais aussi pour les personnels et les visiteurs.

Donc, avec un même matériau donné, on peut faire de l'endroit un mouroir déprimant, ou alors un lieu où l'animal peut avoir des choix possibles et éprouver un certain bien-être, sentiment de sécurité, et assouvir une bonne partie des ses besoins comportementaux et sociaux.

Pour tout ceci, mes connaissances en éthologie ne suffisaient pas, j'ai du beaucoup apprendre sur le tas. Tant mieux, je préfère la pratique à la théorie. Si tant est qu'on est apte à se remettre en question et savoir observer.

A l'époque, je n'ai pas spécialement cherché à contacter et demander conseil à des refuges fonctionnant comme nous, avec des chiens en petits ou grands groupes, en extérieur. Je savais que dans le domaine, les choses ne se transposent pas aisément d'un endroit à un autre, les contraintes du lieu (et des personnes) étant toujours différentes.

De plus, pour un même "résultat", chaque structure en procède pas de la même manière pour la mise en groupe. Chacun doit trouver la méthode qui lui convient.

Ce ne sont donc pas spécialement les refuges français ayant des chiens en groupe qui m'ont inspiré (AVA, SPA de Saintes, et quelques très très rares autres), mais davantage les refuge étrangers.

En Roumanie, en Turquie, en Asie... on peut voir des images et vidéos de refuges qui se résument à une grande clôture et quelques niches! Il est complètement paradoxal de constater qu'ici, en voyant ces images, les gens de la protection animale en viennent à plaindre ces "pauvres chiens", dans leur pauvre refuge!

C'est totalement aberrant d'anthropomorphisme et de manque de connaissances!

Les refuges français, avec leurs box en agglos, en béton, leurs cages en acier galvanisé, leur chauffage (mal utilisé) sont bien pires en réalité...

Quelles méthodes utilisez-vous lorsqu'un nouveau chien arrive au refuge ? Comment le testez-vous avec ses congénères ? Comment l'intégrez-vous à un groupe ?

Lors qu'un nouveau chien arrive au refuge, l'évaluation commence dès son arrivée au bureau, via une fourrière ou un abandonnant.

Dans le second cas, nous avons mis au point un questionnaire, qui a pour but de connaître les antécédents de l'animal: santé / alimentation , milieu de vie, habitudes de sortie, conditionnement, compatibilité avec d'autres espèces, etc...

Tout comme le fait de mettre lui-même l'animal dans un box (où il ne restera que le temps que son propriétaire s'en aille), cette procédure a également pour but de faire prendre conscience à l'abandonnant des conséquences de son geste, pour l'animal et pour l'association.

Nous prenons note, et tenons compte avec une extrême prudence de ce que l'ancien propriétaire peut nous dire. Il serait très préjudiciable que sa mauvaise foi ou son incompétence dans le domaine animal, colle au chien comme une étiquette!

Il est rarissime que les raisons motivant l'abandon soient valables, et rarissime que les maîtres soient capables d'analyser les raisons de cet abandon.

Les arrivées via des fourrières sont les plus nombreuses (communes conventionnées ou fourrières municipales ). Pour nous, c'est presque plus simple. D'abord nous n'avons pas à avoir affaire aux sales personnes que sont ses anciens propriétaires, ni les mensonges qui vont avec (ce qui, à force, est extrêmement usant).

Et aussi car le chien arrive au refuge beaucoup plus serein (cela peut paraître étonnant, mais c'est tout bonnement logique)

A son arrivée immédiate, le temps des papiers au bureau, de la recherche d'identification, puis celui du déparasitage (interne / externe) d'arrivée, permet déjà de connaître sa capacité à supporter les manipulations, à se calmer, à gérer sa peur, et bien d'autres choses.

Ensuite, au vu de cette première impression, de l'age du chien, de sa taille, de son sexe (mais jamais du fait qu'il soit stérilisé ou non. Sauf chienne clairement en chaleur!) on l'intègre sans attendre, au groupe qui semble le mieux lui correspondre.

Pour cela, on écarte les chiens déjà présents de la porte d'entrée du parc, on fait entrer le nouvel arrivant et on relâche tout le monde.

Il est important que cette opération ne dure que quelques secondes, et qu'il n'y ai aucune contention d'aucun chien lors du relâché.

Durant son déplacement devant les parcs, nous sommes également attentifs à son attitude. Pour faire simple, un chien se déplaçant dans un lieu aussi impressionnant, au milieu des aboiements de toutes part, calmement, le fouet haut, marquant, et sûr de lui, laisse présager d'un chien facile à intégrer dans un tout premier temps, mais qui sera presque toujours ensuite agressif et très territorial, un chien difficile en meute.

A contrario, celui qui, complètement excité et apeuré, tire en tous sens, aboie à droite et à gauche sur les autres chiens à travers les grillages, s’arrête, repart... sera sûrement un chien beaucoup plus facile à gérer en meute!

Au travers de cet exemple parmi tant d'autres, notez que c'est l'accumulation de ce genre de phénomènes et contre-sens qui empêchent beaucoup de maîtres ou d'associations, d'oser, et réussir des mises en groupe canines.

Ensuite, une fois dans l'enclos, commence réellement l'observation de ses capacités à gérer ses émotions et communiquer avec ses congénères.

Parfois, très rarement, lorsque nous le sentons nécessaire, nous avons pu procéder avec différents niveaux de précautions:

-Au moment de ce lâché dans un groupe, nous pouvons ajouter, dans l'ordre et graduellement:

1. longe + muselière (technique plus du tout utilisée)

2. longe

3. laisse traînant au sol (mini longe)

Mais à l'usage, nous n'aimons pas la manière dont ce type de précautions peuvent fausser les réactions, et s'en encombrer.

Question organisation: Les arrivées via fourrières ou abandonnant ne se font que l'après midi, puisque le matin le refuge n'est pas ouvert au public.

Donc à l'arrivée immédiate du chien, il n'est pas possible de le tester en très grand groupe, puisque nous ne pouvons ouvrir tous les parcs en raison de la circulation du public dans le corridor central, traversant tout le refuge.

Il faut donc attendre le lendemain matin pour pouvoir présenter le nouvel arrivant au reste des chiens du refuge. (tous)

A ce moment là, nous pouvons donc être davantage disponibles pour la surveillance et l'observation de ses interactions avec ses congénères, mais aussi avec nous.

C'est un moment particulièrement intéressant, car nous allons notamment pouvoir nous rendre compte avec qui il a des affinités. C'est d'ailleurs parfois déroutant, et on peut voir des "amitiés" apparaître entre des chiens très différents, entre qui on aurait pu penser qu'il n'y avait guère d’intérêts communs.

C'est cette étape importante qui permet de réellement trouver dans quel groupe nous allons installer le nouveau chien durant la journée. Et peut être aussi avec qui il sera amené à passer la nuit, pour un maximum de sécurité, dans un box deux places ou davantage (cas des très vieux ou très jeunes)

Mais la compatibilité entre chiens n'est pas la seule contrainte que nous devons anticiper lors d'une arrivée. Il existe aussi des chiens peureux ou agressifs avec l'homme, que nous devons pouvoir ensuite gérer dans ces moments hautement délicats.

Mettre un chien agressif ou peureux en box à son arrivée est une chose. Aller l'y rechercher, parfois au fond de sa niche, dans les heures qui suivent, ou le lendemain matin, s'en est une autre!

Pour cela, il existe chez nous tout un protocole avec différents niveaux et différents outils, qui permettent de ne pas se faire mordre, et de ne pas non plus entrer en conflit, ou accentuer la peur de l'animal.

Un moyen simple étant de lui laisser la longe dès son arrivée. Elle permet d'éviter la poursuite, et la capture, qui est d'autant plus traumatisante lorsqu'elle doit avoir lieu avec un "lasso de capture" ("gobe chien").

Ainsi, durant les premiers jours, nous pouvons sortir le chien de son box, le faire entrer en parc, puis le remettre en box le soir, sans qu'une capture nous fasse perdre les éventuels progrès acquis durant la journée. Elle permet d'éviter le stress et le conflit, respecter la distance de fuite propre au chien.

Là aussi, ce sont les congénères, l'effet de meute, le "panurgisme", la contagion émotionnelle, qui font faire des progrès rapidement aux chiens ayant peur de l'homme.

On pourrait d'ailleurs consacrer tout un livre sur la notion de peur en refuge, avec des amalgames lamentables du genre "il a peur des hommes, donc il a été battu par un homme" ou même "il a eu peur, sur le trottoir au passage d'un camion près de nous. Et il a aussi peur des hommes. Donc pour moi, il a été battu par un routier" (sic.)

Que les choses soient claires: les chiens battus se remettent très (très) bien et comprennent rapidement qui leur veut du bien ou qui leur veut du mal. Ce ne sont absolument pas ceux-ci qui restent peureux toute leur vie.

Les chiens souffrant le plus de peurs, de phobies, et n'arrivant pas à surmonter cette émotion, sont les chiens souffrant à différents niveau du syndrome du chenil ; des animaux élevés dans des conditions hypo-stimulantes.

Dans ce cas, la question de la race (aussi im-politiquement-correct que ça puisse être maintenant dans la pensée unique cynophile !) est prépondérante dans ses capacités de résilience. Mais c'est une autre histoire qu'il faudrait développer ...

Vous parlez d'affinités entre chiens dans les groupes. Y a-t-il un critère particulier pour chaque groupe (mâles ensemble, petits chiens ensemble, chiens calmes ensemble, ...) ? Y a-t-il des règles particulières ? (jamais une femelle avec plusieurs mâles, jamais un petit chien avec plusieurs grands, etc)

A regrouper les chiens par affinité, certes, on obtient souvent des parcs avec des chiens de même tempérament. Mais il est aussi parfois intéressant de mélanger des chiens justement très différents.

Par exemple, dans notre refuge, les "papys" ont une place à part. Il y a forcément moins d'adoption chez eux, donc ils restent longtemps, et nouent avec nous des liens spéciaux (toujours en restant très prudent quant aux effets d'attachement qui seraient préjudiciables à l'animal et en restant professionnels)

Ces vieux chiens ont un parc tout près de leur grand box collectif, où l'accent est mis sur la température et le confort, ce qui nous permet par exemple de les rentrer en quelques secondes si les conditions météo se gâtent.

Donc ces papys (et mamies) vivent en grand groupe, car à leur âge, ils sont très pacifiés.

On a remarqué qu'il était très intéressant du point de vue comportemental de les mettre avec les chiots, et même du point de vue santé: Ces chiens, de moyen ou long séjour en refuge, ont un système immunitaire particulièrement bien adapté au lieu. Et le partage de gamelles, babinages, ou autres interactions physiques permettent que les chiots profitent de ce patrimoine immunitaire.

Du point de vue de l'acquisition des codes sociaux et des auto-contrôles, les vieux chiens sont souvent très bien pour les chiots. Et les jeunes vont spontanément vers eux en priorité. (dans une meute hétéroclite, lorsqu'ils ont le choix)

Autre habitude, autre règle : pour des questions de sécurité, en général nous séparons les chiens (ou chiennes) arrivés ensemble, très soudés, et ayant une tendance à faire bloc. Nous ne les mettons pas dans le même parc. Leur collusion peut être dangereuse pour les autres chiens en cas de bagarre.

Quelques rares fois, il nous arrive de refuser des abandons, lorsqu'à un instant T nous n'avons pas de groupe (ou de parc libre) où intégrer le chien avec une relative sécurité.

Pour moi, notre rôle est d'abord de garantir la sécurité des animaux dont nous avons déjà la responsabilité. Et ce, aussi bien du point de vue du risque d'une contagion, ou de blessures. Nous ne pouvons pas tout sauver, ou tout de suite. Il faut l'accepter avec humilité et professionnalisme, non faire des choix qui ne soient pas réalistes, ou trop motivés par le sentimentalisme.

C'est toute la différence entre un refuge sérieux et l'accumulation opportuniste d'un(e) animal hoarder... (cf, Syndrôme de Noé)

Ensuite, il n'y a pas réellement de règle concernant la composition d'un parc. La spécificité de notre refuge est justement de faire du "sur-mesure", et nous ne perdons jamais à l'esprit que tous les chiens sont différents et surtout peuvent évoluer.

Nos parcs ne sont donc jamais fixes!

Nous changeons parfois plusieurs fois par semaine leur composition. C'est même un casse-tête d'organisation: nos enclos sont fabriqués « maison », et sont assez différents du point de vue des clôtures, de la place disponible: tous les chiens n'iraient pas dans tous les parcs.

Et il y a aussi la question du périmètre extérieur! Jamais de chiens qui attirent le vol en périphérie du refuge (braques, am staffs, pitbulls, bull terriers, chiots...) ou ceux qui attirent les badauds "mains aux grillage" et "mémés gâteaux" (petites races, nordiques, chiens à la mode...)

Bref, un casse-tête, et un travail pas toujours évident, qui, il ne faut pas se leurrer, motive aussi les refuge "tout-box" à ne pas vouloir se remettre en question et changer!

Quel est le nombre moyen et maximal pour chaque groupe dans les petits parc ?

En moyenne, nous avons des parcs de 4 chiens ensemble. Et ils peuvent aller jusqu'à une douzaine dans les grands parcs. Nous préférons dans ce cas installer ces groupes dans les enclos proches du bureau, afin notamment de pouvoir surveiller (beaucoup à l'oreille d'ailleurs), même lorsque nous sommes occupés avec l'accueil du public, l'après midi (ou la pause déjeuner).

Les groupes de chiens sont formés avant tout sur le critère de la stabilité. Si le matin, lorsque nous sommes présents à 100% pour les chiens et l'entretien, nous pouvons faire fusionner les groupes et laisser les portes des parcs ouverts.

L'après midi, lorsque le public est là, les groupes formés doivent être assez stables pour ne pas que nous ayons à intervenir sans arrêt ou surveiller de près.

Vous dites que vous ne tenez pas compte du fait qu'un chien soit stérilisé ou non. Est-ce que, contrairement aux idées reçues, vous pensez que le statut sexuel d'un chien n'influence pas son comportement avec ses congénères ?

A ce sujet, après observé avec attention sur le court et le long terme, des centaines de chiens pré et post stérilisation: oui, il y a des changements comportementaux suite à une gonadotrophie, mais pas du tout en bien!

Nous corroborons les résultats de certaines thèses vétérinaires européennes et articles d'outre atlantique, qui pointent la majorité d'effets néfastes de la GONADOTROPHIE (ovariectomie ou ovario-hysterectomie) sur la santé et le comportement des chiens. (cf. thèse : http://textup.fr/65593rG )

Chez nous, les chiens mâles ne sont donc pas castrés. Les chiens castrés sont clairement handicapés dans une meute de "vrais" chiens, de chiens "normaux", de chiens intacts. Les femelles (comme dans les effets d'une ménopause humaine), deviennent davantage agressives, acariâtres.

Mais les plus graves effets s'observent sur la santé physique du chien, mâle ou femelle.

Comme vous l'avez peut-être senti, nous ne suivons jamais aveuglément les diktats et théories simplistes de la médecine vétérinaire et ses lobbies, ni du petfood et son marketing, ni de la pensée unique de la cynophilie officielle.

Nous ne cherchons pas non plus à tout prix de reconnaissance dans la protection animale, en voulant être les "premiers de la classe" sur la question de la stérilisation, ou encore de la quantité d'animaux accumulés !

Nous avons nos propres idées qui sont basée sur l'expérience, et des études théoriques qui nous semblent de bon sens et non guidées par des intérêts idéologiques ou mercantiles.

Nos adoptants, triés sur le volet, s'engagent par contrat à ne pas faire reproduire.

Tout le travail d'adoption est une épreuve de confiance. Si il y a un doute sur ce point là ou un autre, elle n'a pas lieu, tout simplement. (oui, nous sommes jusqu'au-boutistes!)

En ce qui me concerne, le risque que cela puisse arriver tout de même de temps en temps, est largement préférable au fait de transformer la totalité de nos chiens en patates apathiques et sujettes à de nombreuses pathologies dues au manque d'hormones sexuelles !

Vouloir vivre avec un chien, respecter le Chien, ce n'est pas vouloir un demi-chien ; un animal amputé de ce qui nous gène.

La stérilisation est à 99,9% de convenance. Et depuis 2004 où les chirurgies de convenance ont été interdites par l'Europe, les vétérinaires ont changé leur discours à ce propos, en culpabilisant les maîtres (et la PA), ou en leur faisant croire que la stérilisation est 100% bénéfice pour la santé du chien... Avec des arguments qui dépassent à peine le : "amputé des testicules, vous lui évitez le cancer des testicules" (amputé d'une patte, il risque également très peu de cancer de cette patte!)

Le système hormonal n'est pas un simple accessoire dont on peut disposer, afin de rendre le chien "pratique". (Cf. mon article sur notre site web)

Les gens qui ne veulent pas de goutte de sang de leur chienne sur le tapis, ou installer une clôture correcte pour leur chien mâle, ne sont pas, et ne seront jamais des cynophiles intéressants.

Ces égoïstes ne sont pas capable de s'intéresser, apprécier et gérer un chien tel qu'il est.

Aucun discours pseudo-scientifique-marketing, ne me fera croire qu'une espèce animale, issue de dizaines de milliers d'année d'évolution, est MIEUX amputée qu'au naturel!

Pour moi, si stérilisation il doit y avoir, elle devrait se faire par ligature des trompes ou vasectomie.

La protection animale française est malheureusement beaucoup trop inculte pour pouvoir réfléchir à ces questions. De ce fait, elle fait beaucoup trop confiance au prêt-à-penser vétérinaire.

L'anthropomorphisme et le sentimentalisme qui y règne, ne permet pas aux mémères à chien-chiens des SPA, de se rendre compte du gâchis, lorsqu'un magnifique chien puissant et tonique, se transforme en patate de canapé suite à sa gonadotrophie.

Pour elles, pour cette PA, un chien gras et avachi est préférable à un chien sec et débordant d'énergie...Ils correspondent mieux à leurs projections, leur idée du chien... (Quid de la Théorie du genre canine ? A méditer)

En conclusion, dans notre pratique au refuge, il est bien plus facile de mettre en groupe des chiens entiers, car ils se comportent tout simplement comme de leur espèce l'a toujours fait! Les chiens castrés, les chiennes stérilisées, n'ont pas un taux d'hormones sexuelles qui leur permet de se comporter normalement . Leurs réactions peuvent être biaisées, leur communication est amputée, la différenciation sexuée n'est pas assez marquée, ils perdent une source d’intérêt non négligeable dans leur occupations quotidiennes, et peuvent être sujets à l'ennui, aux carences en stimulations sensori-motrices...

Aucun refuge n'est parfait, ni un modèle absolu. Mais si le notre a certaines spécificités qui intéressent de plus en plus de monde, c'est bien parce qu'à un moment, nous avons décidé de chercher nous-mêmes les réponses à nos questions.

Mais surtout car j'essaye de faire partager à mes collègues mon admiration (notez que je ne parle pas "d'amour"!) pour cette espèce animale, telle qu'elle est, naturellement, sans artifice et avec le moins possible de projections.

Très avertis, nous essayons de faire aimer et respecter le chien pour ce qu'il est ; prévenir le traumatisme de l'Unheimlich , si fréquemment vu dans mon travail de comportementaliste, et motivant bon nombre d'abandons, de fractures relationnelles.

C'est tout simplement tenter de faire vivre simplement ensemble les maîtres et leur chien. Et par exemple, ne pas tomber des nues si leur canidé tue le hamster de la famille, ou le mouton du voisin! Ou encore menace lorsqu’un enfant trifouille dans sa gamelle...

Pour éviter les accidents, les abandons, les maîtres doivent savoir vraiment ce qui dort dans leur salon.

Nous ne plaçons pas un chien en le faisant passer pour une peluche, une nounou, un conjoint, un enfant... Pour moi, le respect du chien est en tout premier sa nature fondamentale de prédateur. Toute sa biologie, ses comportements, ses pulsions tournent autour de cela.

Sa nature de tueur n'en fait pas moins un animal fascinant avec qui la cohabitation est riche et intense.

Je cherche clairement à éduquer les gens à revoir ce qu'ils aiment ou ce qu'ils ne veulent pas voir du chien, en inversant complètement cela.

Vous intégrez le chien directement dans un groupe, sans forcément avoir pu tester les ententes au préalable. Est-ce que cela signifie qu'une grande majorité des chiens rencontrés sont sociables avec leurs congénères ? Ne prenez-vous pas un risque à chaque intégration d'un nouveau chien ?

Justement, c'est parce que nous connaissons bien nos groupes déjà existants, que nous en choisissons un en particulier pour intégrer le nouveau. De plus, l'entente individuelle avec les chiens d'un groupe, ne reflète pas forcément l'entente avec LE groupe (c'est la base de l'approche systémique).

On peut dire qu'un "groupe test" très parlant, est le groupe des vieux. Ils sont pacifiés et jamais agressifs avec les nouveaux. Par contre, si un nouveau est agressif avec les papys, là c'est très mauvais signe...

La grande majorité des chiens qui arrivent en refuge (donc sur un territoire impressionnant et inconnu), sans leur maître, dans un environnement choisi et travaillé pour permettre des interactions intra-spécifiques apaisées, sont effectivement sociables.

Je dirais en fait, que la majorité des chiens ont tout ce qu'il faut pour être sociables, quand les humains présents ne corsent pas les choses!

Si on leur laisse du temps, dans un environnement sain, sans paniquer au moindre grognement, même les chiens mal socialisés, sont la plupart du temps capables de progresser et cohabiter en y trouvant de l’intérêt.

Bien-sûr qu'il y a un risque à faire vivre les chiens en groupe. C'est un choix que nous assumons. Et franchement, lorsqu'on fait le ratio coût/bénéfice, ni moi, ni mes collègues ne pourrions revenir à une formule de refuge tout box !

Pour nous, il est largement préférable d'avoir à soigner une oreille écorchée due à un coup de croc, qu'une stéréotypie de comportement due au box 24h/24h!

Ce qu'il faut savoir, c'est que le personnel est formé pour reconnaître si une communication bruyante et brutale est encore de la communication, ou de la vraie bagarre. Mais aussi à intervenir et stopper immédiatement une bagarre dangereuse.

Le fonctionnement de notre refuge, que beaucoup découvrent et admirent grâce à nos vidéos diffusées sur internet ou les reportages TV, est parfois sujet à récupération par les aficionados du conditionnement R+P-

Ce que je démentis systématiquement, car je suis tout d'abord hostile au conditionnement du chien (le moins possible, disons) et je n'aurais pas l'idée saugrenue de me passer de la moitié des théories de l'apprentissage (donc R-P+), cela au nom de je ne sais quelle doctrine, pression, idée, ou lubie!!

Je n'aime pas leur bien-pensance et le clivage moralisateur qu'ils fabriquent.

Pour être franc, ce qui permet à nos chiens d’être relativement libres et surtout de l’être en sécurité, ce qui leur permet de se re-socialiser et être respectés dans leur animalité, leur biologie et leur éthologie, c'est une notion dont vous n'entendrez jamais parler dans les sciences de l'éducation actuelles puisqu'elle est malheureusement aujourd'hui taboue: C'est la Discipline!

Au refuge les chiens ont le droit de tout faire, manger des crottes, se rouler dedans, creuser, se grimper dessus dans tous les sens, détruire des jouets... bref, vivre ce qu'ils veulent sans intervention de l'homme. Ils peuvent nous sauter dessus, sâlir... nous ne leur demandons que très rarement de restituer des ordres appris. Même les bénévoles qui les amènent en promenade sont uniquement là pour tenir la laisse (quitte à se faire tracter), tout dressage (le mot sémantiquement correct pour "éducation") est formellement interdit par le règlement qu'ils signent.

Tous les chiens savent qu'ils peuvent nous réclamer des câlins à volonté, quand bon leur semble.

Mais... deux choses sont strictement interdites et immédiatement sanctionnées TRES fermement:

-passer une porte sans y être invité

-bagarre avec prise tenue ou morsure avec risque délabrant

« Aucun homme raisonnable ne sanctionne parce qu’une faute a été commise, mais pour qu’elle ne le soit plus. » Platon.

Les soigneurs sont formés pour savoir quand et comment appliquer une sanction, graduelle, dépassionnée, immédiatement inhibitrice et non traumatisante.

A force de diaboliser ceci, et se creuser inutilement les méninges pour trouver des moyens (et objets) aussi détournés qu'inefficaces pour ne pas avoir à punir. La relation de certains cynophiles au chien est devenue ridicule et déséquilibrée.

A chaque intervention nécessaire, certains se demandent si ils sont bien « dans les clous » de leur doctrine à la mode, et donc si ils peuvent avoir l'aval de leur gourou ou du groupe de cynophiles dans lequel ils évoluent (virtuellement ou physiquement). Quelle déresponsabilisation, quel ennui !

Pour moi, ce n'est pas ça la simplicité. Le chien appréhende parfaitement la logique "action-réaction".

Le fait d’être capable de vivre (je n'ai pas dit "conditionner" ou dompter!) avec les chiens et leurs différences, ne peut pas s'encombrer d'idées toutes faites, de préceptes et de limites idéologiques.

-Contrairement à ce qui peut être dit par amalgame, la punition positive bien utilisée, dans un contexte sain, avec des limites claires, ne détériore pas du tout la relation.

-Les cynophiles étant dans la démarche de se faire aimer par le chien, fabriquent, (comme les sciences de l'éducation et psychologie humaine l'expliquent très bien), un système vicieux, sado-masochiste.

Vouloir se faire aimer est une base malsaine, qui conduit à la catastrophe, toute relation humaine ou interspécifique.

-Offrir le gîte, le confort, le couvert, l'affection et la protection, généreusement suffit largement à un relationnel simple et sain, à un animal qui l'est tout autant.

Avec des centaines de chiens accueillis par an, du chien de laboratoire, aux retraits maltraitances, chiens issus de fourrières de l'autre bout de la France, la richesse des différences canines nous montre quotidiennement qu'il est inutile d'appliquer des recettes et se retreindre.

Je n'engage dans l'équipe que des personnes ayant "l'instinct" suffisant, pour pouvoir être à l'aise, au milieu de l'explosion d'énergie, de griffes, de gueules et de crocs, d'une meute de 50 chiens. Des soigneurs prudents et ne cherchant jamais à tester ou entrer en conflit avec un chien. Des "bergers" qui interviennent "aussi doux possible, aussi ferme que nécessaire" (Pat Parelli), et qui sont formés sur des années.

Une meute de 50 chiens n'est pas un bocal de poissons rouges!

Encore une fois, si on n'est pas capable, ou qu'on n'a pas envie, de voir le chien tel qu'il est, mieux vaut se garder ce genre d'exercice sans filet! (ce n'est pas un clicker ou des friandises qui vous sauveront, si jamais l'imprévu devient incontrôlable !)

Quand on fait un feu d'artifice, la moindre des choses est déjà d’être un bon pompier.

L'agression fait partie du répertoire comportemental normal du chien

Donc il faut être honnête avec les chiens que nous avons, et ne pas faire l'autruche, parce que nous, aurions décidé de vivre dans un monde où l'agression et la situation de danger n'existe pas.

Donc avoir l’honnêteté de ne pas les mettre dans une situation qu'on ne contrôlerait pas parfaitement, en pouvant garantir la sécurité de chacun, avec des limites justes et les moins nombreuses possibles: c'est ce que j'appelle la discipline.

Un minimum de moyens, pour un maximum de résultat : C'est ce que j'appelle l'efficacité.

Que faites-vous dans le cas d'un chien ne supportant la présence d'aucun congénère ?

C'est un cas extrêmement rare. Et il faut bien dire par contre, qu'il peut être souvent être réversible: un chien associable en arrivant, présentant un comportement de peur panique ou d'agressivité sans distinction, peut par la suite, avec plus ou moins de temps, devenir à l'aise ou moins dangereux avec ses congénères.

La peur ou l'agressivité se mélangent parfois, à tel point qu'on ne sait plus laquelle motive l'autre.

Il faut d'abord en examiner les causes, ou plus exactement les imaginer... car le chien ne nous en parlera pas!

Le mettre seul, en box, certes ferait disparaître les symptômes, mais en aucun cas ne permettrais d'en explorer les causes (donc encore moins les solutions),

Dans de rares cas, nous sommes amenés à mettre ces chiens juste en couple, lors de leur séjour en parc l'après midi. Et parfois en permanence, exclusivement (cad. en les laissant à l'écart des grands lâchers collectifs).

Encore plus rarement, (moins d'un tous les deux ans) le chien vivra en parc la journée et en box juste pour la nuit, toujours seul.

Ce cas de figure est très gênant dans notre fonctionnement. C'est une place perdue importante qui nous empêche de recueillir plusieurs chiens dans le besoin.

De plus, pour le public, un chien isolé est un chien "louche", "taré", inadoptable... Donc il est forcément amené à rester très longtemps au refuge.

Dans un refuge "classique", le chien n'est quasiment pas manipulé. On le sort du box le temps de le récurer, et parfois pour une balade l'après midi, et basta.

Chez nous, le fonctionnement box la nuit, parcs le jour, grands lâchers collectifs le matin, les visites de socialisation quasi quotidiennes des chiots en chatterie, les soins vétérinaires que nous faisons sur place (vaccination, retrait des sutures... en fait quasiment tout, sauf les stérilisations), le toilettage, les repas du midi avec les soigneurs qui déjeunent sur place, et même la sieste, permet d'éprouver leur compatibilité avec d'autres espèces, l'intensité et raisons de déclenchement de leur instinct de prédation, leur capacité à gérer la contention nécessaire aux soins, à se calmer, et surtout, très important : la manière dont cela évolue (ou non) chez lui.

Voir les chiens dans de multiples situations est le seul moyen de bien les connaître,

Toutes ces des données sont précieuses pour bien assortir les spécificités d'un chien et celle d'un postulant à l'adoption.

Mais du point de vue purement éthologique, il est évident que tous les chiens n'ont pas les mêmes besoins de contacts intra-spécifiques, que ce soit pour leur bien-être et épanouissement, pour leur stimulation sensori-motrice, psychique, bref, dans un environnement sur-mesure,

Un chien n'est pas forcément un « sociopathe » si il n'est pas fait pour partager beaucoup de choses avec sa propre espèce. Certains sont plus à l'aise avec l'homme et d'autres cohabiteront plus harmonieusement avec un chat.

Bref, il faut là aussi se garder de tout vouloir interpréter et faire absolument entrer l'individu dans les cases de l'éthologie canine généraliste.

Pour certains individus, même si ils cohabitent avec d'autres, sans que cela ne se passe mal durant leur séjour au refuge ; la panacée serait au contraire une famille sans autre chien.

Certains caractères ont besoin de l'exclusivité.

Tous n'ont pas les mêmes besoins relationnels, tous sont différents.

Vous dites que les chiens mâles ne sont pas castrés. Est-ce que cela signifie que les femelles sont quand même stérilisées ? Si non, comment vous organisez-vous pour éviter toute reproduction entre les chiens ?

Oui, les femelles sont stérilisées.

Mais dans la vie d'un refuge, on ne choisit pas à quel moment de leur cycle nous arrivent les chiennes!

Il se peut qu'une chienne soit abandonnée ou entre en fourrière alors qu'elle est en chaleurs.

Dans ce cas, c'est très simple : nous avons des clôtures, qui se doivent d’être efficaces!

Pour moi, un refuge idéal devrait être totalement organisé pour cela. C'est à dire capable d'accueillir sans "bricolage organisationnel", des chiennes en chaleur et des mâles entiers, sans qu'il y ai de saillie accidentelle ou de problèmes de clôtures abîmées, escalades, ou perturbation des groupes composés de plusieurs mâles.

Cette organisation permettrait notamment la seule forme de stérilisation respectueuse de la santé et la nature de l'animal: celle qui exclu l'ablation des gonades, la vasectomie pour les mâles et la section/résection des trompes utérines (appelée généralement "ligature")

Quels moyens avez-vous mis en place pour "intervenir et stopper immédiatement une bagarre dangereuse" ?

Avant toute chose, je précise que dans le contexte de notre structure, où règne une expérience de plusieurs années de chiens en meutes, la situation où se produisent le type de bagarre que vous évoquez est relativement rare.

Encore une fois, il ne serait sûrement pas de même pour celui qui commencerait l'expérience, sans que tout un contexte, comportement des soigneurs, et aménagements environnementaux soient en place et éprouvés.

Comme je l'ai évoqué dans une réponse précédente, chaque cas de figure est unique lors d'un conflit: les chiens impliqués, leur nombre, les antécédents menant à la bagarre, les éventuelles animosités installées entre deux individus, leur sexe, leur âge, leur type.... et aussi évidemment le contexte et raisons de la bagarre.

J'ai parlé de la NOTION de punition existante au refuge, et présente dans le fonctionnement des soigneurs, mais aussi présente dans la tête des chiens.

Comme vous le savez sans doute, bien souvent, nul besoin de faire la démonstration, un chien sent très bien la détermination. Ce contexte psycho-social intervient déjà dans la régulation de certaines interactions.

Pour nous, il s'agit d'un mal pour un bien. Pour lequel nous avons suffisamment pesé le pour et le contre, les tenants et aboutissants. C'est à dire que nous n'avons aucun problème pour assumer, ni culpabilité, lorsqu'il faut sanctionner physiquement un chien qui met en péril l'intégrité d'un congénère ou l'organisation du refuge.

Il serait malhonnête d'oblitérer le fait que l'agression fait partie du répertoire comportemental normal du chien familier. Et donc, leur laisser la liberté d'interactions au refuge nous amène aussi des responsabilités, afin d'en garantir la durabilité et parfois de réguler certains excès d'agressivité.

Notez également que nous sommes dans un contexte où des chiens de toutes races et tous âges sont ensemble. La situation est légèrement différente chez un éleveur, un musher, ou autre cadre de meute ayant fait l'objet d'une sélection, avec des chiens de même type, poids/puissance.

Donc le personnel est formé à reconnaître les situations dangereuses et évaluer en une seconde, leur degré, et les moyens à utiliser pour rétablir un niveau de sécurité acceptable.

Dans notre fonctionnement, il ne s'agit pas "simplement" de stopper une bagarre (ref. Citation Platon précédemment), sinon, le risque serait de laisser s'installer, voire créer un contentieux entre les individus. Ce qui aurait pour conséquence de diviser les groupes sans fin, et isoler certains chiens, créant un cercle vicieux.

Nos chiens savent discriminer les situations. Ils n'ont pas peur de nous quand nous ne voulons pas leur faire peur ! Tout simplement parce que nous tendons à être le plus juste possible.

Ils savent (et en usent sans retenue!) qu'il peuvent venir nous solliciter en permanence pour des câlins, du jeu, que nous leur donnons, mais ne leur reprenons rien, nous les protégeons envers et contre tout (souvent des représailles de leurs anciens propriétaires, ou encore de lois ineptes de catégorisation sur lesquelles nous nous asseyons et contournons avec d'habiles manœuvres juridiques patentées).

Mais ils savent aussi que si ils ne respectent pas les règles (évoquées dans une précédente réponse), et mettent les humains ou chiens en danger, nous les sanctionnerons fermement.

La finalité de l’arrêt d'une bagarre n'est pas seulement de protéger un chien en mauvaise posture, risquant des blessures ou traumatisme, mais d'abord de sanctionner efficacement*, afin que l'effet soit durable.

*Un minimum de moyens déployés pour un maximum d'efficacité.

Dans l'intervention lors d'une bagarre, nous appliquons forcément la règle de conditionnement liée à la contiguïté temporelle. Nous intervenons au moment où se produit l'action, par une sanction dissuasive et aversive. Le but n'étant pas d'expliquer au chien que son comportement est indésirable, mais stopper immédiatement son action et provoquer un conditionnement, une trace mnésique suffisamment puissante, pour que si la situation se reproduit, encore moins de moyens soient nécessaires pour l'arrêter. (un chien sanctionné une fois physiquement, peut ensuite être stoppé uniquement à la voix, et donc à distance)

Nous parlons ici d'intervention dans une bagarre où la violence est telle que le chien, dans un état second, d'excitation extrême, n'a plus la moindre once de "cerveau disponible".

Car dans une bagarre, même sérieuse, la plupart du temps, les chiens sont d'abord sensibles à la PEUR de la sanction, et donc rend la sanction physique inutile.

Un chien encore conscient de son environnement, a toutes les chance de lâcher prise et fuir lorsqu'il voit une personne déterminée à le sanctionner sévèrement, accourir vers lui.

Nous utilisons donc avant tout la perception du chien, quant à la peur provoquée par son interprétation de notre déplacement, voix, ou objet à la main. (nous y reviendrons)

Sans zoomorphisme aucun (qui ressemblerait à une pseudo phase d’apaisement canine), lorsqu'un chien a été sanctionné, afin de ne pas le laisser dans la crainte et le doute d'une relation altérée avec nous, nous l'invitons (ou lui permettons), quelques secondes ou minutes plus tard, à venir vers nous.

Inutile de faire durer l'e choc psychologique de la punition, encore une fois pour respecter la règle de contiguïté temporelle, et le rassurer dans le fait que c'est un comportement précis et ponctuel qu'il nous a fallu stopper et inhiber.

Par cela, nous ne le laissons pas dans une situation anxiogène de crainte d'altération de la relation qu'il peut avoir avec nous, ou crainte d'un environnement devenu hostile.

Je parlais plus haut des différents cas de figure, où un chien harcèle les autres, ou a un contentieux avec un individu en particulier. Alors, si de toute évidence, après des jours d'observation, il se trouve que ce chien harceleur se trouve en mauvaise posture à cause de la réaction d'agressivité de celui qui, enfin, se rebiffe, alors nous laissons faire, même si il risque de s'en trouver heurté physiquement ou psychiquement.

Très naturellement, il récolte alors ce qu'il a semé. Lorsque l'homme n'a pas besoin d'intervenir dans ces relations intra-spécifiques, c'est l'idéal.

Plus tôt, j'ai fait allusion au "feu d'artifice d'énergie" d'une meute, du rôle de pompier de celui qui en est responsable, donc dans ce champ lexical et logique, nous avons des "extincteurs", qui sont évidemment disposés en grand nombre, à portée de main et partout où on peut en avoir besoin.

Encore une fois, c'est avec humilité, honnêteté et prévoyance que nous devons être prêts à ce que tout ne se déroule pas toujours comme nous le voudrions.

Au refuge, nous créons énormément d'outils sur-mesure par rapport à nos besoins: charrette à paille, tank à eau sur roues, brancard sur roues, ramasses crottes, outils de nettoyage, chatonnerie, modules chats et chiens, caisson de nébulisation et inhalation, etc. Nous avons donc mis au point un outil pour cette fonction de sanction qui devait répondre à de nombreux critères.

Par exemple:

-Être fait avec des matériaux communs, "low profile", ce qui permet de les laisser à vue du public sans pour autant qu'ils soient visibles et suscitent des questions.

-Être bon-marché, facilement remplaçable, résistant au milieu extérieur

-Être portable ou mis à disposition (accrochable)

-Pouvoir être utilisé avec différents niveaux d'intensité, graduellement

-Permettre une utilisation précise et aisée sur telle ou telle zone anatomique du chien

-Être mis en œuvre par l'action physique de la personne qui intervient (mettre en œuvre des mécanismes d'inhibition et de dosage, ce qui exclut tout système dépersonnalisant, compliqué, électrique, etc)

-Être matériellement assez imposant et caractéristique, pour provoquer une peur inhibitrice chez le canis familiaris

-Être utilisable en évitant toute contention du chien

-Ne pas entraîner de lésion pour le chien, même en pleine puissance d'utilisation.

-Permettre l'intervention sans risque de blessure pour le soigneur (possibilité de rester à distance, de se protéger)

La priorité et consigne numéro un, pour le soigneur, est avant tout ne pas se faire mordre. Si il ne peut pas intervenir, ou intervenir seul, il a la consigne d'aller chercher de l'aide ou attendre le bon moment.

Dans une toute petite équipe comme la notre, la pire chose qui soit serait un arrêt de travail. Nous constatons avec effarement les statistiques morsures sur le personnel des autres refuges (qui pour autant manipulent beaucoup moins les chiens que nous, et les font vivre en box, c'est à dire à peu de chose près, sortis juste durant le ménage le matin!). A leur décharge (même si ils en sont tout de même responsables par trop de laxisme) notons que les bénévoles, dans ces structures, sont souvent une véritable plaie pour la sécurité et n'acceptent pas de respecter les consignes du conseil d'administration ou du personnel professionnel, salarié ! Chez nous, les accidents sont extrêmement rares.

Une erreur très commune lors d'une bagarre consiste en la contention des impliqués : mettre les mains, essayer de retenir ou décrocher les chiens, vouloir passer une laisse.

Voir des particuliers réagir de cette manière est ultra fréquente. Le résultat: morsures sur l'homme en général (agression redirigée, morsures désordonnées...) Mais surtout, la contention des chiens produit ce que j'appelle le "phénomène de l'élastique". Plus vous retirez, plus ça repart vite et fort!

Dans ces conditions, le chien n'est pas sanctionné par une punition positive ou négative, au contraire, il est conforté: Donc aucun effet inhibant. Et surtout, il est quasi impossible de les remettre ensemble par la suite!

La contention lors ou après une bagarre est la meilleure manière d'envenimer les choses...

Être spécialisé dans la mise en groupe de chiens hétéroclites, par centaines annuellement, implique de se spécialiser dans la prévention et la résolution des conduites agressives.

Vous expliquez que les chiens vivent avec peu d'interdit, et qu'ils peuvent même se grimper dessus. Les chevauchements ne sont-ils pas à l'origine de conflits ou excitations dans le groupe ?

Effectivement, nous intervenons le moins possible dans leur interactions. Je donnais l'exemple du chevauchement à dessein, car c'est typiquement le genre de comportement qui est d'habitude (abusivement et inutilement) mal toléré par les maîtres (qui y projettent forcément leur propres affects sexuels !)

Tout comme le marquage ou le jeu, le chevauchement n'est pas davantage inutile dans les interactions canines.

Certains sont très enclins à le pratiquer, d'autres à le tolérer.

Comme précédemment, l'évolution (notamment quantitativement) est éloquente et utile à observer, nous renseigne sur l'état émotionnel, hormonal, social des individus.

Oui, les chevauchements peuvent être à l'origine d'excitation, de conflit,mais tout comme le jeu ! (pour qui est-il finalement plus souhaitable ? )

Mais, sans faire dans l'éthologie du singe bonobo, ils peuvent aussi avoir des effets socialement apaisants et maintenir une certaine cohésion.

Je ne pense donc pas qu'ils soient inutiles, et encore moins qu'il faille être dans la démarche d'intervenir pour les faire disparaître.

J'imagine que dans une autre SPA, certains mâles, particulièrement "chauds" les premiers jours, environs une première quinzaine, seraient immédiatement et définitivement catalogués comme "obsédés" ou "dominants", et castrés... Alors qu'il s'agit bien souvent de chiens anxieux, qui se calment au bout de quelques jours, une fois que leur niveau de stress post-traumatique d'abandon/changement de milieu, a diminué.

Les pro-castration croient alors avoir eu la bonne idée: "grâce à la castration, il s'est calmé". Symptôme d'incompétence de la protection animale...

Entre deux mâles de même gabarit et de même statut qui se testent, le chevauchement, visant à éprouver les limites de la soumission de l'autre, n'est de toute façon qu'un symptôme, une étape, un indice de la tension qui a cours entre eux deux.

Faire disparaître ce symptôme ne règle en rien une situation qui ne peut se dénouer que de manière duelle (entre eux deux, pas lors d'un duel, hein!? ;-) . Cela reviendrait à casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre.

Au contraire, plus il y a de modes de communication possible, plus ils sont riches et peuvent se développer, moins il y a de risque de bagarre sérieuse, plus on a de chances de trouver un apaisement des relations dans un rituel qui fonctionne (et qu'on ne peut pas imposer).

C'est le même principe que pour les chiens caudectomisés ou odectomisés, sur-plissés, sur-couverts de poils, etc. bref hypertypés : plus on réduit les moyens de communication et rituels sociaux possibles, plus il y a risque de violence.

Pourquoi avoir fait le choix de ne pas apprendre à un chien à adopter un autre comportement que celui de vous sauter dessus ou tirer en laisse (par exemple) ?

Tout d'abord, ce ne sont pas des comportements qui nous dérangent au sein du refuge. Nous aimons le contact "viril" avec les chiens, et même le côté un peu brutal du jeu et des moments de câlins au milieu de la grande meute (petits ou grand lâchers le matin). Donc oui, nous aimons presque autant qu'eux la boue, les coups de patte dans la tête et la sensation du poids et de la force des chiens qui nous se rentrent dedans!

Celui qui fait trop mal reçoit une bonne claque, action-réaction, tout simplement, comme c'est le cas entre eux. Donc nous maîtrisons sans problème, et donc sans crainte, les effusions d'excitation. Ils sont de toute façon assez observateurs et assez fins pour savoir si c'est le moment ou pas, de nous sauter dessus, ou si nous somme occupés à quelque chose qui l'exclut.

Pour les "petites choses", chiens fragiles, plus délicats, nous réservons des moments plus doux, hors agitation, pour faire la sieste avec eux entre midi et deux, entre autres. C'est également un plaisir d'avoir ce genre de chiens (petits, chiots, vieux, sensibles...) je crois qu'aucun de nos soigneurs soit borné à n'apprécier que tel ou tel type ou taille.

Par ailleurs, non seulement nous n'aurions pas le temps pour des séances de conditionnement pour ce type de choses, mais c'est un choix personnel également.

Le rapport au chien qui implique de donner des ordres sans arrêt (même durant une période de conditionnement plus ou moins longue) et demander des restitutions à tout bout de champ ne me plaît pas. Se transformer en distributeur de friandises au milieu de la meute, encore moins.

Les "assis, debout, couché", sont pour moi inutiles et extrêmement pénibles à voir chez les autres. A la maison, avec mes 6 chiens, je m'en passe parfaitement depuis des dizaines d'années, c'est donc que ces ordres ne sont pas strictement nécessaires !

Pour moi, la relation au chien est d'abord la simplicité. Utiliser en priorité le canal vocal pour s'adresser à eux n'étant pas, éthologiquement, la manière la plus productive d'ailleurs, puisque le chien s'exprime avant tout par mimiques et postures..

Je trouve totalement laid la relation et la démonstration des partisans du conditionnement pour tout et n'importe quoi (d'autant plus lorsqu'il a cours dans une activité de compétition, loisir)

Cela n'ayant rien à voir évidemment avec la nécessité de celui des chiens de « travail ». Même si dans le domaine, le mot permet aussi d'instrumentaliser et excuser à peu près tous les excès d'inhibition de l'instinct et la mécanisation des comportements. (Cf. dressage des chiens guides d'aveugle et d'assistance en France, qui font sincèrement "mal au chien" lorsqu'on voit de près les tenants et aboutissants de cette utilisation et l'état de lobotomie des labradors sélectionnés et conditionnés)

Les cynophiles dont j'admire la démarche et les connaissances, la relation à leurs chiens ou leur travail, ne passent pas leur temps à demander ceci ou cela à leurs animaux (pour leur plaisir). Ils n'en ont pas besoin, et leurs chiens font plaisir à voir. Ils sont mystérieux, instinctifs, ont une forte personnalité, ils sont différents.

Tout l'inverse de ce que donne à voir la "femme célibataire d'une cinquantaine d'années, pratiquante de l'agility et du clicker, et adepte des médecines alternatives"! (qualification caricaturale d'un article d'éthologie bien senti, que j'ai aimé lire il y a peu!)

De plus, je n'ai que très très peu confiance en les capacités des gens à réussir un travail de conditionnement avec le chien qu'ils adoptent et désirent réellement le transformer. Je préférerai toujours les adoptions sur-mesure:

-"Mr Untel veut un chien qui ne tire pas" > on lui trouve un chien qui ne tire pas.

-"Mme Machin ne veut pas rehausser sa clôture parce qu'elle abîmerait ses bégonias" > on trouvera un chien qui n'est pas sujet aux causes créant habituellement les raisons des fugues.

Etc.

J'ai appris par l'expérience, que les personnes capables de gérer sur le long terme un chien qui ne convient pas à leur force physique, environnement, emploi du temps, habitudes... et qui réussiront à conditionner le chien pour qu'il s'adapte à sa nouvelle vie, son quasi inexistantes.

Je fais passer en priorité la génétique, et donc les comportements innés et instinctifs du chien. C'est une vraie richesse.

Je trouverais cela totalement ennuyeux de ne n'avoir affaire qu'à une seule race, ou qu'ils se comportent tous de la même manière avec moi.

Donc, c'est avant tout un choix et un plaisir, d'avoir affaire, chaque matin, tous les jours, toute l'année à des chiens très différents, chez qui je laisse s'exprimer les spécificités et personnalité.

C'est la base de notre travail d'observation, et ce qui nous permet de faire de "bonnes" adoptions".

Nous pensons avant tout à fournir un environnement et un relationnel qui nous permette de les observer. Avoir en tête le fait de les "modifier" à la convenance du cynophile de base serait incompatible et complètement contre-productif chez nous.

Lorsqu'un nouveau chien arrive, c'est passionnant de découvrir qui il est, comment il réagira à ceci ou cela, comment cela va évoluer en groupe, ou encore lorsque la notion de territoire deviendra présente dans sa tête.

Pour en revenir à cette question du chien qui tire en laisse, ce n'est pas quelque chose qui nous affole. Il existe maintenant le harnais easy walk. Nous avons au refuge toutes les tailles, parées pour les essayages et permettant aux adoptants de le commander si ils le désirent. Nous préférons qu'ils investissent dans cet outil, plutôt qu'ils perdent leur temps et leur argent dans des clubs canins, tous plus obtus les uns que les autres.

Si un outil ou un aménagement existe, pour parer à un désagrément, c'est que le conditionnement n'est pas strictement nécessaire.

Maintenant, c'est ma manière de voir les choses. Un autre directeur fonctionnerait peut-être différemment avec tout autant d'arguments. Mais chez nous, pour l'instant, c'est comme ça!

Selon vous, est-ce que n'importe quel refuge pourrait mettre en place un système similaire à celui de la SPA de Besançon ?

Lorsque je parle de mon expérience avec les groupes de chiens au refuge, j'ai souvent entendu dire d'autres associations "Oui mais avec nos chiens, ce ne serait pas possible", sous entendu que ce sont des chiens "différents", pas programmés de la même manière que ceux que nous accueillons!

Lorsqu'on en est là dans la discussion, je pense que leur dire qu'on récupère des chiens de toute la France, des fourrières qui débordent, des saisies, enquêtes de la cellule de 30 millions d'amis, des chiens de laboratoires (via l'association GRAAL), n'est pas utile... quand on ne veut pas faire ou pas voir, on cherche des excuses. Et les chiens ont toujours bon dos!

Donc soyons clairs, le problème à réaliser une telle organisation ne vient sûrement pas les chiens. Ce sont avant tout les gens:

>Les conseils d'administration de mémères à chien-chiens, caricatures de la Protection Animale, qui n'ont jamais mis les bottes pour faire les box, qui théorisent de très loin sur des bases anthropomorphistes, gèrent leurs refuges dans la peur de tout et n'importe quoi, et surtout du qu'en-dira-t-on. Et sûrement pas éclairés par des connaissances éthologiques ou biologiques de l'espèce canine (et féline, c'est peut être encore pire...)

>Les employés, soigneurs-animaliers ou bénévoles en contact avec les animaux, sans qualification, insuffisamment formés, embauchés en contrats aidés ou à courte durée, et surtout, qui changent sans arrêt, dont la principale qualité recherchée par le conseil d'administration est d'être bon marché, soumis et corvéables à merci.

>Les bénévoles, qui dans la majorité des associations, ont bien vite oublié que la première qualité qu'on attend d'eux est d'abord de ne pas nuire! Et sont souvent plus intéressés par les histoires et manigances, tout prêts à se jeter sur le moindre détail, qui leur permettra de régler leurs comptes et pointer ce qu'untel est sensé faire ou comment le faire... ("y à qu'à", "faut qu'on")

Refuges français, belges, suisses, représentants plus ou moins "gradés", etc. On reçoit des personnes d'un peu partout, curieux de notre manière de fonctionner, et qui voudraient bien faire comme cela chez eux, mais surtout sans rien changer et sans froisser personne!

J'ai finalement eu la chance que le refuge de Besançon soit un immense chantier (poubelle, à vrai dire pour de nombreux aspects) au moment où j'ai commencé, dont plus personne ne voulait s'occuper, où plus personne ne venait, et où tous mes prédécesseurs ont très vite jeté l'éponge.

Cette carte blanche m'a finalement permis de réaliser ce travail sur les groupes de chiens, sans que personne ne vienne me faire perdre du temps avec des questions et des remarques, ou me demande de le rassurer sur ceci, cela. (la tache était déjà bien assez importante!)

Aucun refuge n'est un modèle absolu, car les animaux qu'il recueille ne sont pas faits pour y vivre à long terme. Mais c'est, à mon sens, un outil qui permet de mettre à l'abri, réparer et évaluer par l'observation, des animaux afin de trouver un adoptant sur-mesure.

Un refuge, pour qu'il soit fonctionnel et "affûté", se doit d'être accueillant, d'avoir de l'expérience, une mémoire, mais de pouvoir se remettre en question au cas par cas et improviser.

Son rôle dans l'adoption peut se comparer à celui d'une agence matrimoniale (!) Évaluer des profils, et aider au choix pour créer un relationnel durable.

Alors, oui, je suis sûr et certain qu'on peut créer beaucoup d'autres refuges où on tient compte de la psychologie et la biologie canine, et améliorer sans problème ce qui se passe chez nous. C'est loi d'être parfait, j'en suis bien conscient, mais c'est assurément un des "moins pires"!

Mais gardez en tête, qu'il sera toujours plus facile de tout créer à parti de zéro, que d'avoir à faire changer les mentalités et les habitudes des humains en place.

Du côté des chiens, guère de souci à se faire, ils savent très bien trouver leur intérêt lorsqu'on leur propose des conditions de vie davantage conforme à leurs besoins!

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